Le syndrome fémoro-patellaire, souvent appelé douleur antérieure du genou, désigne une gêne située autour ou derrière la rotule. Cette pathologie très fréquente chez le sportif, mais aussi chez les personnes sédentaires, ne correspond pas à une lésion unique. Elle résulte d’un déséquilibre entre les contraintes mécaniques imposées au genou et la capacité des tissus à les tolérer.
Autrement dit, le genou n’est pas “abîmé” mais sensibilisé par un excès ou une mauvaise répartition des charges. C’est une condition réversible, qui évolue favorablement lorsqu’on rétablit un équilibre entre mouvement, force musculaire et contrôle moteur.
Les symptômes varient selon l’intensité et les situations qui déclenchent la douleur. Les signes les plus courants sont :
douleur à l’avant du genou, diffuse ou localisée derrière la rotule ;
gêne à la montée ou descente d’escaliers, en particulier après une période d’inactivité ;
douleur ou raideur en position assise prolongée (“signe du cinéma”) ;
inconfort lors de la course, des sauts ou de la marche en descente ;
parfois craquement ou sensation de frottement lors du mouvement ;
sentiment de faiblesse ou d’instabilité du genou.
Ces symptômes apparaissent souvent progressivement, sans traumatisme précis.
Chez certains, la douleur devient persistante et s’accompagne d’une appréhension du mouvement, d’une perte de confiance ou d’une diminution de l’activité physique, créant un cercle vicieux de déconditionnement musculaire.
Les symptômes sont variables : une personne peut courir sans douleur mais avoir du mal à rester assise, une autre aura mal uniquement lors des montées d’escaliers. Cette variabilité illustre bien le caractère fonctionnel et personnalisé de la douleur fémoro-patellaire.
Les causes du syndrome fémoro-patellaire sont multifactorielles.
Elles peuvent être d’origine :
musculaire, avec un manque de force ou de contrôle du quadriceps, des fessiers et du tronc ;
biomécanique, lorsqu’il existe un défaut d’alignement ou une mauvaise coordination entre hanche, genou et cheville ;
mécanique, liée à une augmentation trop rapide de la charge d’entraînement ou à un changement de chaussures, de surface ou de posture ;
posturale, en cas de déséquilibre du bassin ou de raideur des hanches ;
neurophysiologique, lorsque le système nerveux devient hypersensible et amplifie le signal douloureux ;
psychosociale, lorsque des facteurs tels que le stress, la fatigue ou le manque de sommeil contribuent à maintenir la douleur.
Chez MotionLab, nous considérons la douleur fémoro-patellaire comme le résultat d’une interaction entre ces différents facteurs. Le traitement ne se limite donc pas au genou, mais s’intéresse à l’ensemble de la chaîne fonctionnelle (hanche, bassin, pied, posture, mode de vie).
La prise en charge kinésithérapique du syndrome fémoro-patellaire chez MotionLab débute toujours par un bilan complet : analyse du mouvement, de la marche, de la course et des positions qui déclenchent la douleur.
L’objectif est d’identifier les facteurs mécaniques, musculaires et comportementaux qui entretiennent les symptômes.
La rééducation repose sur des principes clairs :
Renforcement musculaire progressif : travail ciblé du quadriceps, des fessiers et des muscles du tronc, selon une logique de charge progressive adaptée à la tolérance du genou.
Rééducation fonctionnelle et contrôle moteur : apprentissage du bon alignement hanche-genou-cheville, travail de stabilité, proprioception et coordination.
Gestion de la charge et éducation thérapeutique : comprendre les causes de la douleur, adapter le rythme d’entraînement, gérer les phases de repos et de progression.
Réentraînement à l’effort : reprise progressive des activités sportives ou professionnelles, accompagnée d’un suivi précis des symptômes.
Travail global : prise en compte de la posture, du sommeil, de la récupération et du niveau de stress.
Le traitement est individualisé : deux patients ayant le même diagnostic bénéficieront de programmes différents, adaptés à leurs habitudes, à leur morphologie et à leurs objectifs.
L’éducation et la réassurance sont au cœur de notre accompagnement : comprendre la douleur, c’est déjà commencer à la diminuer.
Références :
Crossley KM, et al. 2016 Patellofemoral Pain Consensus Statement. Br J Sports Med. 2016;50(14):844–852.
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